Résumé
Cette étude s’inscrit dans la thèse de Zaira Negrin, sous la co-direction de Maya Gonzalez et José Arevalo (Université de La Laguna, Canaries). La soutenance de la thèse est prévue pour le 26 novembre 2024.
Contexte :
Ulex europaeus, ou « ajonc d’Europe », est une plante exotique parmi les plus envahissantes au monde, capable de perturber les écosystèmes naturels et de diminuer la biodiversité. Introduite aux îles Canaries dans les années 1960, elle a proliféré dans les zones agricoles abandonnées du nord de Tenerife, augmentant les risques d’incendie et réduisant la richesse des espèces locales.
Dans un article récemment publié, M. Gonzalez et ses collègues ont évalué l’efficacité de différentes stratégies de gestion pour contrôler Ulex europaeus L. dans les zones envahies et restaurer la biodiversité indigène. Ce travail est une partie intégrante de la thèse de Zaira Negrin et contribue à des solutions pour restaurer la fonction écologique et la résilience de ces habitats perturbés.
Méthodologie :
Cinq traitements ont été testés sur des parcelles envahies par Ulex europaeus L. :
- Contrôle sans intervention
- Traitement chimique (herbicide)
- Traitement mécanique (coupe des plants)
- Traitements mécanique et chimique combinés
- Traitements mécanique et chimique, et plantation de plantes natives
Ces traitements ont été appliqués sur des parcelles test et analysés pour leur impact sur la diversité des espèces et la régénération de Ulex europaeus L..
Résultats principaux :
- Richesse en espèces : Le traitement combiné (mécanique, chimique, et plantation) a donné les meilleurs résultats en termes de diversité végétale. La plantation d’espèces indigènes crée une ombre qui limite la croissance de Ulex europaeus L., une espèce intolérante à l’ombre.
- Régénération de Ulex europaeus L. : Bien que les traitements aient réduit temporairement la présence d’ Ulex europaeus L., la plante reste capable de se régénérer à partir de ses graines, qui peuvent rester viables plus de 30 ans.
- Impact des traitements : Les traitements non spécifiques, comme l’herbicide, nécessitent une analyse approfondie avant une utilisation généralisée, car ils peuvent aussi affecter les plantes indigènes.
Implications de la recherche :
Les résultats de cette étude soulignent l’importance d’une approche continue et intensive pour gérer les plantes invasives. La stratégie optimale semble être une intervention mécanique accompagnée de plantations d’espèces locales. Cette combinaison favorise la restauration de la biodiversité locale tout en limitant la réinfestation par Ulex europaeus L.. Ces résultats sont cruciaux pour les gestionnaires de l’environnement de Tenerife, car ils offrent une base scientifique pour des pratiques de gestion durable des espèces invasives.
Conclusion :
La gestion de Ulex europaeus L. requiert des efforts soutenus et une surveillance continue pour prévenir sa réinvasion et permettre la reprise des écosystèmes indigènes. Ce travail contribue ainsi non seulement à la conservation de la biodiversité à Tenerife, mais également à la compréhension des dynamiques d’invasion et de restauration écologique.
En savoir plus :
González-Montelongo C., Padrón-Mederos M. A., Negrín-Pérez Z., González M., Arévalo, J. R., 2024. Management Strategies for Ulex europaeus L. Control in a Native Plant Community in Tenerife, Canary Islands: Impact of Eradication in a Native Plant Community (Tenerife, Canary Islands). Agriculture, 14(10), 1683.