Contexte

Dans un premier article, l’utilisation des insectes dans l’alimentation animale a été proposé comme une voie prometteuse pour l’élevage durable. Parmi les différentes sources valorisables, l’utilisation des larves de la mouche soldat noire, Hermetia illucens, a été étudiée afin d’évaluer ses capacités à constituer une solution intéressante pour l’alimentation en protéines des poulets de chair. Il ressort de cette étude que ces larves, qui fournissent un tourteau de composition en protéines brutes et acides aminés comparable à celle du soja, disposent d’une digestibilité satisfaisante permet d’obtenir des performances de croissance similaires à celles des poulets nourris avec des tourteaux de soja.

Dans un second article à paraître au mois de juin, l’intérêt des insectes est cette fois étudié pour l’alimentation humaine. Bien qu’ils aient longtemps été considérés comme des nuisibles, les insectes sont maintenant largement utilisés à l’échelle mondiale pour l’alimentation animale et humaine. En effet, en raison de leur faible besoin en eau et en terre, ainsi que de leur qualité nutritionnelle, les insectes sont considérés comme une source durable de protéines. Ils restent toutefois encore une source minoritaire de protéines en Europe. Ce second article analyse le cas des insectes en tant que source alimentaire prometteuse pour les humains.

Principaux enseignements

L’étude de la valeur nutritionnelle des insectes est cruciale car ils promettent d’être une source importante de protéines et d’une composition riche en minéraux, vitamines et acides aminés essentiels. Ce nouveau régime alimentaire pourrait aider à lutter contre la famine et à donner à tous l’accès à la sécurité alimentaire. Par conséquent, l’entomophagie peut être considérée comme une alternative à la viande, aux légumes ou aux poissons. Il reste toutefois à étudier la possible présence d’anti-nutriments dans les insectes, susceptible de compromettre leurs bénéfices nutritionnels. De même, les anti-nutriments de certaines plantes et céréales peuvent affecter la biodisponibilité des nutriments des insectes, si ces deux éléments sont associés lors de la fabrication de denrées alimentaires.

Un autre défi pour la consommation d’insectes est la sécurité sanitaire, qui doit être prise en compte non seulement pendant les phases d’élevage et de récolte, mais aussi lors des étapes ultérieures de transformation. Bien que certaines étapes de la transformation (cuisson, séchage) aient un effet létal sur les pathogènes, une manipulation et un stockage incorrects peuvent en effet favoriser leur apparition. Les principaux risques liés à la transformation sont la contamination croisée, en particulier à partir d’insectes crus, la recontamination, comme dans le cas de la croissance fongique et des mycotoxines pendant le stockage, la présence de bactéries sporulées résistantes à la chaleur, ainsi que la susceptibilité de certaines technologies de transformation à l’apparition de ces risques. Il conviendra donc d’accorder à l’avenir davantage d’attention à la relation entre les différentes méthodes de transformation et l’apparition de pathogènes, ainsi qu’à leur efficacité contre les dangers bien connus (parasites, bactéries, champignons, mycotoxines), à leur rôle dans la régulation de l’allergénicité potentielle et à leur association avec d’autres menaces inexplorées (virus, produits et résidus du métabolisme des mycotoxines, des métaux, des pesticides).

« Ce nouveau régime alimentaire pourrait aider à lutter contre la famine et à donner à tous l’accès à la sécurité alimentaire. Par conséquent, l’entomophagie peut être considérée comme une alternative à la viande, aux légumes ou aux poissons »

Articles de référence