Auteurs
Cornelis van Leeuwen, Giovanni Sgubin, Benjamin Bois, Nathalie Ollat, Didier Swingedouw, Sébastien Zito and Gregory A. Gambetta

Contact
Cornelis (Kees) van Leeuwen

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Contexte

La culture de la vigne est très dépendante du climat : le changement climatique a un impact sur le rendement et la composition du raisin, ainsi que sur la qualité du vin, avec des conséquences sur la géographie de la production viti-vincole dans le Monde.

Pour produire du vin de qualité, il faut que le raisin arrive à maturité, sinon le vin produit est peu alcoolisé, acide et végétal. Mais en même temps, il ne faut pas que le raisin atteigne la pleine maturité quand il fait très chaud, car dans ce cas les raisins risquent d’être trop sucrés (et les vins trop alcoolisés), pas assez acides (les vins peuvent manquer de fraîcheur) et avec une palette aromatique dominée par le fruit cuit.

Résumé de l'article

Une revue de littérature à paraître en mars dans le journal Nature Reviews Earth and Environment, examine les conséquences de l’évolution des températures, des précipitations, de l’humidité, du rayonnement et de la teneur en CO2 sur la culture de la vigne. Les stratégies d’adaptation sont également explorées.

Les régions viticoles actuelles sont principalement situées à des latitudes moyennes (Californie, États-Unis ; sud de la France ; nord de l’Espagne et de l’Italie ; Barossa, Australie ; Stellenbosch, Afrique du Sud ; Mendoza, Argentine ; entre autres) où le climat est suffisamment chaud, mais sans excès, pour permettre au raisin de mûrir, et relativement sec pour limiter la pression des maladies. Le changement climatique va modifier la géographie des régions viticoles. La survie est menacée pour environ 90 % des régions viticoles traditionnelles des régions côtières et des plaines en Espagne, Italie, Grèce et au sud de la Californie d’ici la fin du siècle en raison des risques de sécheresse excessive et de vagues de chaleur plus fréquentes. Des températures plus élevées pourraient améliorer l’aptitude d’autres régions (État de Washington, Oregon, Tasmanie, nord de la France) et conduire à l’émergence de nouvelles régions viticoles, comme le sud du Royaume-Uni. L’ampleur de ces changements d’aptitude dépend fortement de l’intensité d’augmentation des températures. Les producteurs actuels peuvent s’adapter à un certain niveau de réchauffement en modifiant le matériel végétal (variétés et porte-greffe), les systèmes de conduite et les pratiques culturales. Toutefois, ces adaptations pourraient ne pas suffire pour maintenir une production viticole économiquement viable dans toutes les régions.  Il devient aujourd’hui capital de conduire des recherches pour évaluer l’impact économique des stratégies d’adaptation au changement climatique appliquées à grande échelle.

Résumé de l'éditeur

Les raisins produits pour la production de vin sont très sensibles au changement climatique, notamment les températures et sécheresses extrêmes. Cette étude analyse les évolutions de la géographie des régions viticoles existantes et émergentes à l’échelle mondiale, et propose des mesures d’adaptation à l’augmentation de la température et à la sécheresse, ainsi qu’à la pression exercée par les ravageurs et les maladies.

Référence

Article accepté, à paraitre dans Nature Reviews Earth and Environment

Communiqué de presse complet à retrouver sur la Salle de presse de l’INRAE