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Résumé
La consommation de soja, connait une croissance notable en France. Cependant, le soja contient des isoflavones (IFs), des composés phytochimiques aux effets perturbateurs endocriniens à des doses élevées. Cette thèse s’attache à évaluer les risques associés aux IFs et à l’Entérolactone (ENL), autre phyto-estrogène notable, et à proposer des solutions favorisant une consommation de soja sûre.
Objectifs
1. Évaluer l’exposition des Français∙es aux IFs et valider de nouveaux outils d’estimation.
2. Étudier les effets endocriniens des IFs et de l’ENL chez l’humain, en se focalisant sur le lupus érythémateux disséminé (LED) et le cancer du sein triple négatif.
3. Développer des techniques pour réduire les teneurs en IFs des aliments à base de soja.
Méthodologie
1. Exposition aux IFs et à l’ENL :
– Analyses d’aliments et validation de questionnaires alimentaires spécifiques pour évaluer la consommation de soja et l’exposition aux IFs et aux lignanes en France.
– Dosages des IFs dans les fluides biologiques (sang, urine) et les cheveux.
2. Effets endocriniens des IFs et de l’ENL :
– Étude cas-témoin sur le LED, comparant l’exposition aux IFs et à l’ENL de patientes et de volontaires saines
– Études in vitro de l’effet des IFs sur la prolifération de cellules de cancer du sein triple négatif, ainsi que des interactions des IFs avec le récepteur des estrogènes GPER.
3. Réduction des teneurs en IFs:
– Développement de procédés (pré)industriels pour réduire les IFs des fèves de soja.
– Étude des recettes traditionnelles asiatiques de soja et de leurs effets sur la réduction des IFs.
Résultats
1. Exposition aux IFs et à l’ENL :
– L’exposition aux IFs en France est significative, même chez les non-consommateur∙ices de soja, à cause du « soja caché » présent dans les aliments ultra-transformés.
– Les questionnaires alimentaires sont validés et les IFs et l’ENL sont dosés avec succès dans les cheveux.
2. Effets endocriniens des IFs et ENL :
– Les résultats préliminaires suggèrent une association entre l’ENL et une réduction du risque de LED mais l’effectif limité de l’étude ne permet pas de conclure sur l’impact des IFs.
– Les IFs et leurs conjugués circulants pourraient induire la prolifération des cellules cancéreuses du sein triple négatives, via une interaction avec le GPER.
3. Réduction des teneurs en IFs :
– Des rinçages industriels permettent de réduire les IFs des fèves de soja de 50%.
– Les recettes traditionnelles asiatiques et les rinçages domestiques réduisent significativement les IFs des aliments à base de soja.
Discussion
La consommation de soja nécessite une vigilance particulière en raison des effets endocriniens des IFs. Des recherches complémentaires sont nécessaires pour comprendre ces effets et proposer des recommandations pour une consommation sûre du soja.
Conclusion
Si la consommation de soja est traditionnelle en Asie et présente un intérêt nutritionnel certain, elle soulève des questions quant à ses répercussions sur la santé humaine à cause de la présence d’IFs estrogéniques et antithyroïdiennes. Cette thèse apporte des éléments de réponse sur l’exposition aux IFs en France, leurs effets potentiels sur le LED et les cancers du sein triple négatifs, et propose des solutions pour réduire les teneurs en IFs des aliments à base de soja.
Composition du jury
M. JACQUOT, Yves, Professeur des universités, Université Paris Cité Rapporteur
Mme MAGY-BERTRAND, Nadine, PU-PH, CHU de Besançon Rapporteure
Mme DUMAY, Hélène, Maitresse de Conférence, Université de Bdx Examinatrice
Mme BERQUE BESTEL, Isabelle, PU, Université de Bdx Présidente
Membres invités
M. AZEMA, Laurent, Maitre de Conférence, Université de Bdx Directeur de thèse
Mme BENNETAU-PELISSERO, Catherine, Professeure, Bdx Sc Agro Co-encadrante