Justine Belloc et Oriane Nobiron viennent de décrocher leur Diplôme national d’œnologie (DNO), promotion 2018. Elles se sont placées parmi les meilleures de la cohorte, toutes deux ayant été les seules à obtenir leur DNO avec mention Bien à l’issue de la première session. Deux années durant, elles ont alterné les enseignements à Bordeaux Sciences Agro et à l’ISVV. En novembre prochain, elle présenteront leur mémoire de fin d’études pour l’obtention de leur diplôme d’ingénieur agronome. Retour sur deux parcours inspirés et inspirants.
Quel a été votre parcours avant d’arriver à Bordeaux Sciences Agro ?
JB : Classiquement, deux ans en classe préparatoire BCPST, au lycée Faidherbe, à Lille. Après deux ans de travail acharné et de galères… j’ai passé le concours A et intégré Bordeaux Sciences Agro.
ON : Idem : après un bac S, j’ai suivi la BCPST du lycée Camille Guérin de Poitiers. Grâce au concours d’entrée aux grandes écoles, j’ai intégré Bordeaux Sciences Agro en septembre 2015.
Qu’est-ce qui vous a poussé à suivre cette formation ?
JB : Initialement, je suis venue à Bordeaux pour suivre la spécialisation “Aliments et Nutrition-Santé”. Cependant, à mon arrivée, j’ai découvert le monde du vin, qui m’a passionné. J’ai alors décidé d’entièrement revoir mon projet professionnel en choisissant la spécialisation viticulture-œnologie. Choix que je ne regrette absolument pas !
ON : Pour moi, intégrer une école ingénieur en agronomie s’inscrivait dans la logique de mes études orientées “ biologie”. Bordeaux Sciences Agro m’a attirée par ses spécialisations, notamment viticulture-œnologie. Le monde du vin m’a toujours fasciné, ayant quelques rangs d’une vigne familiale qui ont rythmé mes automnes depuis mon plus jeune âge. Je n’avais pourtant jamais émis l’idée de m’orienter vers la viticulture avant de découvrir les écoles d’agronomie. Dès mon admission à Bordeaux Sciences Agro, mon objectif s’est directement orienté vers cette spécialisation et l’opportunité de réaliser le DNO à l’ISVV.
Comment pensez-vous valoriser ce double diplôme – en quoi fait-il la différence parmi les autres œnologues ?
ON : La formation ingénieur est un véritable atout pour notre future vie professionnelle. En effet, si les cours à l’ISVV permettent d’assimiler des connaissances variées et solides en œnologie, la formation dispensée à Bordeaux Sciences Agro nous permet d’acquérir, en complément, un bagage technique en viticulture complété par les aptitudes d’un ingénieur sur la prise de responsabilité, la gestion de projet et le travail d’équipe. Durant trois ans, les projets menés à Bordeaux Sciences Agro nous ont permis de développer une véritable force de travail, de réflexion, d’organisation et de connaissances.
JB : Absolument ! Avoir le double diplôme est un réel avantage, car il permet d’avoir des connaissances au chai comme à la vigne. La formation de l’ISVV ne permet pas d’avoir des connaissances et des compétences solides en viticulture. La formation d’ingénieur de dernière année vient compléter parfaitement ce manque. J’ai également le sentiment qu’avoir le double diplôme me donne davantage de crédibilité lorsque je rencontre des professionnels.
Pouvez-vous nous raconter un ou deux temps forts de ces deux années passées ? Un souvenir qui perdurera ?
JB : Le premier temps fort qui me vient à l’esprit est la semaine sur le terrain en Champagne, dans le cadre de l’étude de terroir de la maison Bollinger, en janvier dernier.
ON : C’est aussi celui qui m’est venu à l’esprit !
JB : Le temps était exécrable, glacial, nous pataugions dans la boue… Mais nous avons tenu bon afin de réaliser nos différentes mesures.
ON : Un véritable travail d’équipe, sous une météo catastrophique ! Une semaine entière de froid, de vent et de pluie afin de réaliser notre projet d’étude technique. Mais la cohésion d’équipe a su s’installer, et nous avons vécu de beaux moments ensemble. Le deuxième temps fort : la remise des diplômes d’œnologue.
JB : Tout à fait !
ON : Cette soirée restera inoubliable : la fierté de ma famille, les retrouvailles avec les personnes rencontrées durant ces deux, voire trois ans, l’aboutissement de deux années de travail, un dernier partage avant le grand départ vers la vie professionnelle.
JB : Définitivement une étape importante de notre vie, qui marque la fin de notre vie d’étudiantes.
Quels sont vos projets, vos ambitions à partir de maintenant ?
JB : À long terme, j’aimerai devenir directrice technique. Je compte donc dans un premier temps occuper des postes d’assistante maître de chai ou assistante chef de culture afin de développer mon expérience et mes compétences techniques. L’objectif est ensuite de pouvoir prétendre à des postes de maîtres de chai ou de chef de culture puis au poste de directrice technique – mais ça ce n’est pas pour tout de suite… En effet, en sortant de l’école, nous avons le savoir mais pas encore totalement le savoir-faire… Il reste du chemin à parcourir !
ON : Moi aussi, j’aimerais intégrer des postes dans la production, comme chef de culture, ou encore au fil des années et du gain d’expérience, directrice technique. Je ne laisse pas non plus de côté l’idée de repartir à l’étranger pour découvrir de nouveaux vignobles, des méthodes et des savoir-faire différents.
© photo : Gautier Dufau pour ISVV sur Facebook
Album complet à retrouver ici.